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Les bijoux Tank : Du culte de la puissance au style rebelle

Naissance dans un contexte troublé

Les bijoux tank font leur apparition dans les années 1940. A cette époque, l’Europe affronte la deuxième guerre mondiale et ce contexte géopolitique très troublé va entraîner de nombreuses pénuries. L’or notamment, va se raréfier, car rationné partout. Quant au platine, qui était très utilisé pour la confection des bijoux Art Déco, il sera introuvable car réquisitionné par l’armée.

En ces temps perturbés, la possession de bijoux répond à des motifs très opposés.
Pour les uns, ils représentent une valeur refuge qui permettra, en cas de besoin d'emporter ses biens sous un faible volume. On fait fondre ses bijoux anciens pour créer un bijou unique qui sera alors plus facilement transportable. L'or, contingenté, doit être fourni en toute discrétion par son client, au bijoutier, qui travaille « en chambre ».
Pour les autres, leur caractère massif et visible symbolise sans pudeur ni discrétion une belle réussite dans les « affaires » parfois du marché noir. Mais ils sont aussi un symbole de puissance, de caractère affirmé et de forte personnalité.

Les bijoux tank : Rupture avec l'Art Déco

On assiste donc à la création de bijoux au style radicalement différents de l’Art Déco : de l’or jaune ou rose, une utilisation courante du diamant, mais souvent accompagné de pierres précieuses de couleur, récupérées sur d’autres bijoux, telles les émeraudes ou les saphirs, car les importations de pierres précieuses n’avaient plus cours à cette époque. Il était aussi très courant d’utiliser des gemmes synthétiques ou calibrées, comme les rubis.

L’or est travaillé en drapés, plissés, tel un tissu. On figure beaucoup les rubans, les nœuds ou des motifs végétaux enroulés.

Le style tank produit des bijoux massifs, géométriques, souvent asymétriques. Les formes sont assez sculpturales, imposantes, parfois articulées, ce qui rappelle les chenilles des chars qui sillonnaient le pays à cette époque, d’où leur nom de « bijoux tank ».

Les bracelets tank sont larges et sont, soit composés d’une succession de motifs géométriques, soit d’un motif unique orné ou non de gemmes.
Les colliers tank sont majoritairement faits d’une maille caractéristique : la maille dite « tubogaz ou tuyau à gaz », ou en maille serpent. Ils peuvent s’entrecroiser et s’assembler sur le devant par un motif tel un nœud.
Les broches anciennes tank sont très portées. Elles vont s’adapter à l’évolution du conflit, en représentant notamment des oiseaux (oiseaux de paradis, rossignols…) en cage, porte fermée, pendant la guerre, et porte ouverte une fois la guerre terminée.
Enfin, la bague années 40 « tank » est très reconnaissable. Tout en volume, elle portera les noms de « bague pont », « bague nœud », « bague livre ouvert »…

Un style toujours en vogue

Le courant « Tank » des années 1940- 1950, fût porté par des grands noms tels Picasso, Braque… Période courte, elle a néanmoins marqué notre culture.

Les bijoux tank, et notamment la bague rétro ou le bracelet tank, sont aujourd’hui très recherchés.

Incarnant notamment un esprit rebelle, la bague tank s’accordera à merveille à un style rock’n roll, associée par exemple avec un blouson de cuir. Mais elle sera aussi parfaite pour accompagner une robe de soirée, grâce à ses courbes généreuses et sa présence sur le doigt.

Bijou au style rétro très en vogue, le bijou tank allie l’élégance de la joaillerie et les lignes géométriques caractéristiques de son époque. Il se remarque et peut convenir aussi bien à une femme qu’à un homme.